Montréal, le 21 juin 2021 Il y a toujours trois Montréal dans le domaine de l’alcool. Les différences au sein de la population montréalaise en matière de consommation sont plus que jamais confirmées en 2021 :  les 3 réalités distinctes – francophone, anglophone et allophone – observées depuis 2015 sont encore bien présentes. L’écart entre francophones et anglophones est cependant moindre que celui qui les sépare des allophones. Toutefois, lorsqu’on les regroupe, les Montréalais se situent dans la moyenne québécoise sous de multiples aspects. 

Tels sont les faits saillants des résultats montréalais de la plus vaste enquête biennale sur la consommation d’alcool des Québécois, région par régionCette enquête, réalisée par CROP pour le compte d’Éduc’alcool, étudie la relation de chacune des régions du Québec avec l’alcool. 

CITATION

«Les Montréalais sont nombreux à reconnaître l’impact négatif de l’alcool sur leurs relations sociales et leur santé physique. C’est sans doute un premier pas pour une prise de conscience et vers l’adoption de meilleures habitudes de consommation. Par contre, le niveau de conduite avec les facultés affaiblies dans la métropole est nettement supérieur à la moyenne québécoise. C’est un comportement inquiétant pour la sécurité de tous et il importe au plus haut point que l’on prenne très rapidement des mesures correctives pour réduire ce fléau ». 

Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool  

LES RÉSULTATS DE SONDAGE EN BREF

Les habitudes de consommation : Alors que les francophones consomment plus d’alcool qu’ailleurs au Québec, les allophones, eux, en consomment moins que la moyenne québécoise. 

  • 82 % des résidents de Montréal disent avoir consommé de l’alcool au moins une fois au cours des 12 derniers mois, ce qui est presquidentique à la moyenne québécoise (84 %); 
    • La répartition de ces consommateurs est toutefois inégale puisque 88 % des francophones ont consommé au cours de la dernière année alors que c’est le cas de 79 % des anglophones et de 76 % des allophones; 
  • 59% de tous les Montréalais consomment une boisson alcoolisée une fois par semaine ou plus, tout comme la moyenne québécoise qui se situe à 60%; 
    • Toutefois, 68 % des francophones consomment une boisson alcoolisée une fois par semaine ou plus contre 54 % des anglophones et 48% des allophones. 
  • Collectivement, les buveurs Montréalais consomment en moyenne 2,1 verres soit la moyenne pour le Québec; 
    • Les buveurs anglophones et les allophones de Montréal consomment toutefois respectivement 1,7 et 1,8 verre. Ce sont les buveurs francophones qui font monter la moyenne avec 2,5 verres par semaine. 
  • Quant aux impacts de leur consommation, les buveurs montréalais estiment que celle-ci nuit à leur vie sociale (10 %), à leur vie familiale (12%) et à leur santé physique (21%). C’est davantage que la moyenne québécoise qui se situe respectivement à 7, 9 et 17 %. 
    • Les buveurs allophones estiment que leur consommation d’alcool nuit à leur vie sociale (5%) et familiale (8%) moins que les autres Montréalais. 
    • Inversement, les buveurs anglophones jugent que leur consommation impacte davantage leur vie sociale et familiale (18 %). 
    • Et les buveurs francophones qui reconnaissent davantage les impacts sur leur santé physique (24 %) 

La consommation excessive : Collectivement, les buveurs Montréalais se situent au niveau de la moyenne québécoise en terme de consommation excessive. 

  • Isolés, les Montréalais francophones dépassent les limites recommandées au-delà de la moyenne québécoise.  
    • 46% affirment avoir dépassé ces limites une fois par mois ou plus souvent (c. 36% au Québec); 
    • 39% d’entre eux n’ont, pas une seule fois, consommé de manière excessive (c. 47% au Québec). 
  • Les anglophones demeurent eux aussi, quoique dans une moindre mesure au-dessus de la moyenne québécoise. 
    • 39 % affirment avoir dépassé ces limites une fois par mois ou plus souvent (c. 36% au Québec); 
    • 44 % d’entre eux n’ont, pas une seule fois, consommé de manière excessive (c. 47% au Québec). 
  • Les allophones, pour leur part, sont clairement au-dessous la moyenne québécoise. 
    • 23 % affirment avoir dépassé ces limites une fois par mois ou plus souvent (c. 36% au Québec); 
    • 66 % d’entre eux n’ont, pas une seule fois, consommé de manière excessive (c. 47 % au Québec). 

La conduite automobile et l’alcool : Les anglophones et les allophones de la région sont plus responsables que la moyenne québécoise en matière de conduite après avoir consommé de l’alcool. Les francophones sont à l’inverse au-dessus de la moyenne québécoise. 

  • 44des francophones affirment avoir conduit un véhicule après avoir consommé de l’alcool (c. 40% au Québec) alors que 32 % des anglophones et 29% des allophonessont dans le même cas ;  
  • 13% des conducteurs francophones ont conduit un véhicule après avoir consommé de l’alcool au-delà de la limite permise, ce qui est bien au-dessus de la moyenne québécoise qui se situe à 8%. Les anglophones sont aussi à 8 % alors que ce n’est le cas que de 5des allophones.  

Conduite automobile et surveillance routière : On observe 10 points d’écart entre les francophones et les anglophones lorsqu’ils évaluent la possibilité de se faire intercepter dans un barrage policier en matière d’alcool.  

  • 45des Montréalais francophones ont cette perception contre 55 % des anglophones et 52 % des allophones (c. 48% au Québec); 
  • 21des francophones et 23 % des anglophones ont vu un barrage policier dans la région au cours de la dernière année (c. 19% au Québec) alors que c’est le cas pour 14% des allophones; 
  • 20des francophones et des anglophones en ont traversé un alors que c’est le cas de seulement 6% des allophones (c. 15% au Québec). 

 L’alcool et le cannabis : Les Montréalais mélangent alcool et cannabis plus que la moyenne québécoise.  

  • 31 % des francophones consomment du cannabis contre 22% des anglophones et 12 % des allophones (c. 21 % au Québec). 
  • 35% des francophones qui consomment à la fois du cannabis et de l’alcool mélangent toujours ou souvent les deux substances (c. 28% au Québec); 
  • C’est le cas pour 26 % des anglophones et de 29% des allophones qui consomment à la fois du cannabis et de l’alcool; 

Éduc’alcool dans la région : Ce qui n’est rien pour déplaire à Éduc’alcool, l’organisme est connu et reconnu par les Montréalais. 

  • Son slogan, La modération a bien meilleur goût est connu par 3 Montréalais sur 4dont 9 francophones sur 10 ; 
  • La crédibilité d’Éduc’alcool dans la région est conforme à la moyenne québécoise (93%).  

Alors que 1200 personnes (500 francophones, 400 anglophones et 300 allophones) ont été sondés dans la région, pour un total de 7600 répondants au Québecles trois aspects suivants de cette enquête doivent être considérés pour mieux en apprécier les données présentées, car ils peuvent influencer les résultats. 

  • Les mesures gouvernementales associées à la COVID-19 ont pu modifier certains comportements. Par exemple, l’interdiction de se rassembler dans une résidence privée et la fermeture des restaurants et bars ont affecté les lieux où les Québécois ont consommé de l’alcool. 
  • Le changement de méthode de collecte de données : En 2015 et en 2017, l’étude était menée uniquement au téléphone. En 2019la collecte de données s’est faite principalement sur le web. Ce changement méthodologique affecte les résultats puisque la consommation d’alcool mesurée est plus grande sur le web qu’au téléphone. De plus, la proportion d’entrevues téléphoniques était plus grande en 2019 qu’en 2021 (32% c. 9 %), ce qui peut avoir un effet sur les résultats. 
  • La désaisonnalisation : Cette année, la collecte de données a été étendue du mois d’août au mois d’octobre 2020 inclusivement et du 15 février au 30 mars 2021 afin de diminuer l’influence d’un mois en particulier sur le comportement des répondants.  

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