Quatrième sondage CROP pour Éduc’alcool : 

Montréal, le 26 mai 2021 Les Québécois ont moins que jamais consommé de manière excessive depuis avril 2020. Avec 70% des consommateurs qui n’ont jamais dépassé les limites recommandées au cours du dernier mois et un sur dix qui ne les a dépassées qu’une seule fois, le portrait de la consommation excessive se rapproche de ce qu’il était au tout début de la pandémie, une baisse significative depuis le dernier sondage de novembre 2020Par alleurs, la fréquence de la consommation a, elle aussi, diminué, la proportion des Québécois qui ont bu entre 3 et 5 jours par semaine ayant baissé de 19 % à 15 %.

Outre ces deux indicateurs, le portrait de la consommation d’alcool des Québécois n’a pas beaucoup changé depuis le début de la pandémie. Au cours du mois de maiplus de 8 Québécois sur 10 n’ont pas augmenté (70 %) ou ont diminué (13 %) leur consommation, alors que 17 % l’ont un peu (13 %) ou beaucoup (4 %) augmentée.

Telles sont les principales conclusions de la quatrième enquête sur la consommation d’alcool des Québécois depuis le début du confinement, menée par CROP pour le compte d’Éduc’alcool du 13 au 17 mai 2021. Celle-ci fait suite à celles menées en avrilmai et novembre de l’an dernier. 

« Le respect des limites de consommation recommandées est l’indicateur qui est le plus déterminant, car l’augmentation et la diminution de la consommation en soi, ne donnent pas le portrait complet de la situation. En effet, si une personne qui buvait deux verres par semaine doublait sa consommation, cela ne poserait pas vraiment de problème puisqu’elle respecterait toujours les limites. Toutefois, quelqu’un qui dépassait déjà ces limites demeure un consommateur excessif, même s’il n’a pas augmenté sa consommation. Or, la situation s’est stabilisée à ce chapitre, contrairement à ce que nous craignions », de préciser le directeur général d’Éduc’alcool, Hubert Sacy.  

« On a parfois entendu dire que l’augmentation de la consommation d’alcool des Québécois était inquiétante. Toutefois lorsque l’on prend le temps d’analyser les niveaux de cette consommation, on réalise que, malgré la pandémie, elle demeure généralement raisonnable. Cette évolution de tendance apparaît encore plus clairement à travers nos sondages réalisés régulièrement pour Éduc’alcool », a précisé Dominic Bourdages, vice-président de CROP. 

Profil et justifications des Québécois qui ont modifié leur consommation d’alcool

Le sondage fait ressortir que ce sont les consommateurs de 18 à 54 ansles personnes dont le revenu oscille entre 40 000 et 80 000 $, ceux qui ont subi un changement de situation d’emploi et ceux qui sont davantage affectés psychologiquement depuis le début de la COVID-19 qui sont plus nombreux à avoir augmenté leur consommation d’alcool.  

Parmi les Québécois qui ont augmenté leur consommation d’alcool, 86 % disent boire plus souvent – ils étaient 76 % en novembre dernier – alors que 25 % disent boire davantage à chaque occasion – ils étaient 30 % il y a six mois. 

Les trois principales raisons de l’augmentation de la consommation d’alcool qu’ils ont données sont les mêmes que lors des enquêtes précédentes  

  • chasser l’ennui ou chercher à s’occuper (39 %), en hausse significative depuis novembre dernier où c’était la raison donnée par 27 %
  • réduire le stress et l’anxiété (30 %, un retour aux pourcentages du début de la pandémie) et  
  • avoir davantage de temps pour consommer (24 %). 

Parmi les 13 % des Québécois qui ont diminué leur consommation d’alcool, 94 % indiquent qu’ils boivent moins souvent et 33 % qu’ils boivent moins par occasion. 

Les Québécois qui ont réduit leur consommation d’alcool expliquent quant à eux ce changement par le fait qu’ils boivent généralement dans les bars et les restaurants ou parce qu’ils sont des buveurs sociaux qui ne consomment qu’en compagnie de parents ou d’amis (une hausse spectaculaire de 40 à 57 %). Ceux qui ont réduit leur consommation pour des raisons de santé se maintiennent à 19 %, comme en novembre. On observe aussi que seuls 4 % invoquent une diminution des dépenses alors qu’ils étaient 17 % à le mentionner il y a six mois. 

Une vigilance nécessaire

« Il n’en demeure pas moins qu’en maiun Québécois sur dix a dépassé au moins une fois par semaine les limites recommandées et 20 % une à trois fois par mois. Sans être catastrophiques, ce ne sont pas de bonnes nouvelles quand on sait que l’abus d’alcool affaiblit le système immunitaire et qu’il est possible qu’il réduise l’efficacité du vaccin. Les grands consommateurs excessifs québécois, quoique très minoritaires, sont un sujet d’inquiétude, car ils sont les plus à risque de voir leur consommation d’alcool nuire à leur santé et ils sont davantage sujets à développer des dépendances », a souligné Hubert Sacy. 

Par ailleurs, un Québécois sur cinq affirme consommer de l’alcool pour se sentir mieux lorsqu’il est déprimé, triste ou stressé : 5 % souvent et 17 % à l’occasion.  Les buveurs de moins de 55 ans, ceux qui sont affectés psychologiquement par la pandémie et ceux pour qui la consommation d’alcool a augmenté sont plus nombreux dans cette situation.  

« Après une phase de grands changements qui ont bouleversé nos modes de vie et influencé nos comportements, une stabilité semble s’installer et une légère amélioration se préciser.  Il importe donc plus que jamais, à l’heure de la vaccination et du déconfinement, de nous réadapter à la réalité nouvelle, de mesurer notre consommation et, surtout, de mettre en application le slogan d’Éduc’alcool que plus de 90 % des Québécois connaissent : la modération a bien meilleur goût », a conclu Hubert Sacy.  

 

Note méthodologique : Les résultats du sondage, administré par CROP, reposent sur 1000 réponses recueillies entre le 13 et le 17 mai et dont les répondants ont été recrutés par le biais d’un panel web. Les données sont comparées à trois sondages dont les collectes de données se sont déroulées par le biais d’un panel web entre le 4 et 6 avril, entre le 5 et le 10 mai et entre 19 et 24 novembre 2020.