Les Québécois respectent davantage les limites recommandées et la crédibilité d’Éduc’alcool est au zénith

La 7e enquête menée par CROP pour Éduc’alcool sur la relation des Québécois avec l’alcool comporte son lot de bonnes nouvelles. En effet, les Québécois respectent davantage les niveaux de consommation d’alcool à faible risque, la modération demeure très haute dans l’échelle de valeurs des Québécois et la crédibilité d’Éduc’alcool s’est encore renforcée malgré un niveau déjà extrêmement élevé.

Bien qu’il reste encore beaucoup de progrès à accomplir et que les problèmes ne se soient pas tous réglés comme par magie, nous ne pouvons que dire notre satisfaction devant l’augmentation du pourcentage de consommateurs qui respectent les limites de consommation recommandées. Les efforts de rigueur que nous avons faits pour bien renseigner les Québécois en nous rapprochant de leurs préoccupations durant la pandémie ont fait monter la crédibilité d’Éduc’alcool à un sommet jamais vu auparavant. Cela nous impose aussi des responsabilités additionnelles en tant qu’organisme de référence.

En effet, le message martelé depuis des années par Éduc’alcool a fait encore du chemin :

  • Les Québécois ont davantage respecté les limites recommandées de consommation d’alcool : moins de consommateurs ont dépassé les niveaux de consommation à faible risque en 2021 comparé à 2017.
  • Ils consomment en moyenne 2,3 verres par occasion et 4,5 verres par semaine.
  • Bien que le pourcentage de consommateurs demeure stable à 85 %, la fréquence de consommation a légèrement diminué.
  • Ils sont de plus en plus conscients des risques et des conséquences sur le fœtus de la consommation d’alcool durant la grossesse.
  • Les Québécois sont plus nombreux à savoir qu’un verre de bière (12 oz), un verre de vin (5 oz) et un verre de spiritueux (1 ½ oz) contiennent la même quantité d’alcool.
  • La crédibilité d’Éduc’alcool continue de monter bien qu’elle était déjà à un niveau très élevé. Avec un taux de crédibilité de 95 % (55 % des Québécois le trouvent même très crédible), l’organisme s’impose comme la référence en matière de consommation d’alcool.
  • Pour la première fois, Éduc’alcool est le premier organisme cité lorsqu’on demande aux Québécois qui commandite les messages sur la modération dans la consommation.
  • Son slogan La modération a bien meilleur goût demeure à un très haut niveau avec une notoriété supérieure à 90 % chez les francophones, mais il est plus faible auprès des anglophones et des allophones, un sur deux le connaissant.
  • L’intérêt pour l’information sur la consommation d’alcool est toujours élevé, notamment pour la santé et l’alcool ou l’alcool et la conduite automobile.

Toutefois, l’enquête de 2021 a ceci de caractéristique qu’on doit éviter de la comparer avec les précédentes de manière linéaire, car cette recherche a été menée dans un contexte très particulier.

La pandémie a, en effet, affecté les Québécois dans leur relation avec l’alcool, même si on ne peut prévoir si son effet se prolongera dans le temps. De fait,

  • la consommation à l’extérieur de la maison, la conduite d’un véhicule automobile après avoir consommé de l’alcool (au-delà de la limite permise ou non) ainsi que la rencontre de barrages policiers se sont faites plus rares en raison des mesures sanitaires et des restrictions gouvernementales;
  • des Québécois affirment qu’ils ont augmenté leur consommation notamment en raison de l’ennui ou pour réduire le stress relié à la COVID-19 et d’autres disent qu’ils l’ont diminué à cause du manque d’interactions sociales.

CROP souligne que l’ambiance actuelle où les extrêmes deviennent la norme exerce une pression sociale très forte vers une certaine rectitude : la polarisation des opinions et les conflits de valeurs incitent les gens à répondre parfois en fonction de ce qu’ils perçoivent qu’il est préférable de dire plutôt qu’à dire ce qu’ils pensent réellement. Ainsi,

  • le pourcentage de Québécois qui ont l’impression que la consommation d’alcool, même modérée, est nuisible à la santé est en hausse;
  • ils sont plus nombreux à croire que la consommation régulière d’une ou de deux boissons alcooliques par jour rend alcoolique.

Il note aussi un changement d’habitudes de consommation des médias. Netflix est en augmentation importante depuis quelques années déjà au détriment des médias de masse et du web sur lesquels Éduc’alcool communique son message, car il vise la notoriété.

Par ailleurs, le confinement aura aussi grandement modifié les habitudes de consommation des différents médias. À titre d’exemple, l’écoute captive de la radio en voiture le matin et lors du retour à la maison n’est en rien équivalente à un hypothétique remplacement par l’écoute à la maison où l’attention est partagée entre plusieurs stimuli. La notoriété d’un slogan, principalement communiqué à travers ces médias auprès des anglophones, peut donc expliquer sa légère baisse.

Au cours des derniers mois, CROP a observé que les Québécois ont eu tendance se replier sur eux-mêmes et à s’intéresser essentiellement à la manière dont ils pourraient passer à travers la pandémie. Aussi, il est possible qu’ils aient porté moins attention aux messages des organisations avec lesquelles ils n’avaient pas de relation directe immédiate et davantage à celles qui répondaient à leurs préoccupations.

Cela est donc une excellente nouvelle pour Éduc’alcool dont les interventions constantes et rigoureuses sur la consommation durant la pandémie expliquent la hausse – déjà stratosphérique (95 %) – de la crédibilité de l’organisme que 55 % jugent désormais très crédible.