Éduc’alcool poursuit sans relâche ses efforts pour que la formation Action Service de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec devienne obligatoire pour tous les propriétaires et serveurs des bars et des restaurants, car c’est un des moyens les plus efficaces pour réduire la conduite avec les facultés affaiblies et la violence. La formation a été mise à jour et la promotion se poursuit avec vigueur.
En effet, une nouvelle version de la formation en ligne vient de faire l’objet d’une mise à jour pour y intégrer les plus récents éléments de jurisprudence, les plus récentes techniques pour gérer les clients qui auraient tendance à abuser de l’alcool. La mise en ligne se fera sous peu.
Certains pourraient se demander pour quelle raison Éduc’alcool insiste tant sur l’importance de rendre la formation Action Service de l’ITHQ obligatoire pour les propriétaires et employés des établissements licenciés. Après tout, l’industrie traverse une crise, la pandémie a plombé les revenus et les profits – quand il y en a eu – et la dernière chose dont les bars ont besoin aujourd’hui c’est d’avoir de nouvelles contraintes. Notre organisme serait-il totalement déconnecté de la réalité?
Pas vraiment.
Voilà plus de 20 ans qu’Éduc’alcool appelle de tous ses vœux l’adoption d’une loi qui rende obligatoire de suivre une formation sérieuse et éprouvée, Action Service, par les propriétaires et les employés qui servent de l’alcool dans les établissements licenciés du Québec. L’organisme n’a pas découvert cette demande avec la pandémie.
Ce cours ne représente pas un doctorat de troisième cycle en alcoologie; on peut le suivre en 4 heures, à son propre rythme, sur le web ou en personne.
Mais, plus important encore, il ne faut absolument pas voir cette formation comme une contrainte, mais comme un moyen de faciliter la vie des propriétaires et des employés de bars. Pourquoi? La raison est bien simple : ils ont déjà des obligations légales.
La loi, on le sait, oblige déjà propriétaires et serveurs à cesser le service aux personnes qui ont trop bu. Imposer Action Service ne rajoute aucune nouvelle obligation. C’est un excellent moyen, constamment amélioré, adapté et mis à jour, qui les aide à appliquer la loi.
- Comment cibler à l’avance un client qui va trop boire?
- Comment reconnaître les signes de l’intoxication?
- Comment gérer un client qui est en voie d’abuser de l’alcool?
- Comment retarder le service, proposer des boissons de rechange, espacer les consommations?
- Comment cesser complètement le service d’alcool sans offenser les clients?
- Comment empêcher les clients qui ne sont pas en état de conduire de prendre le volant?
Peut-on prétendre que bien connaître les réponses à ces questions est davantage une contrainte qu’un remarquable instrument de travail quand on sait que les amendes et les suspensions de permis sont chose fréquente lorsque l’on ne respecte pas ces obligations?
En fait, toutes les recherches scientifiques convergent :
- Les serveurs peuvent jouer un rôle déterminant dans la réduction du nombre de conducteurs ivres au volant et la violence.
- Les programmes d’éducation reliés à la consommation d’alcool sont les plus efficaces.
- L’Oregon a permis, par cette mesure, de réduire de près du quart le nombre d’accidents mortels.
Cette formation ne coûte qu’une quarantaine de dollars et il ne revient pas aux propriétaires de bars de la payer. Comme il est normal pour un chauffeur qui fait des livraisons d’avoir un permis de conduire, il est tout aussi normal pour un serveur d’avoir son permis de servir. Personne ne demande aux propriétaires de bars de payer pour Action Service, pas plus qu’ils n’ont à payer les cours de conduite des chauffeurs qu’ils engagent pour faire les livraisons.
L’ITHQ est parfaitement prêt à donner le cours à des milliers de personnes. Avec son réseau de formateurs accrédités, il a la capacité de former plus de 75 000 personnes, en personne, en moins d’un an, et cela ne sera sans doute pas nécessaire, une grande majorité de serveurs choisissant de suivre la formation sur le web.
La formation au service de l’alcool doit donc être considérée non comme une contrainte d’exploitation ou une exigence nouvelle et additionnelle imposée aux propriétaires de bars, mais comme une mesure de sécurité. Celle-ci mise sur la responsabilité qui vise à leur faciliter l’exercice d’une obligation légale et réglementaire qu’ils ont déjà et qui peut leur servir d’argument de défense en cas de poursuite pour éviter des sanctions.
Le jeu en vaut vraiment la chandelle.