Il y a plus de 30 ans, cinq personnes de bonne volonté se réunissaient pour donner vie à une grande idée : faire connaître le « mode d’emploi » de l’alcool à ceux qui choisissent de boire.   

Ces membres fondateurs étaient Colette Gilet, agente promotionnelle, Claude Marier, vice-président de la SAQ, Pierre Desmarais, directeur d’un grand fabricant de vin, comme on les appelait à l’époque, Pierre Touchette, cadre supérieur chez un distillateur reconnu et Ghislain K. Laflamme, président de la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec.  

Ils s’étaient mis d’accord pour ne pas imiter les compagnies de cigarettes qui niaient que le tabac était dangereux, cachaient les études scientifiques et trompaient les consommateurs. Au contraire, ils ont décidé d’assumer leurs responsabilités sociales et de compenser les problèmes que l’abus d’alcool causait à la société québécoise. Ainsi est né Éduc’alcool. 

Une évolution constante 

Éduc’alcool est d’abord intervenu en redistribuant des fonds auprès des organismes outillés à réparer les dégâts causés par l’abus et à réduire les méfaits de l’excès.  

Un virage important est survenu lorsque l’organisme a pris le parti de la prévention. C’est alors que les programmes d’éducation ont été choisi comme moyen de sensibiliser et d’intervenir avant l’apparition des problèmes.  

Puis, Éduc’alcool a récupéré un slogan que la SAQ avait cessé d’utiliser: La modération a bien meilleur goût. Il l’a racheté pour un dollar symbolique. Considérant la grande notoriété de l’expression, c’est probablement l’une des meilleures transactions jamais faites au Québec.   

Éduc’alcool a également élaboré sa stratégie en fonction du marché : plutôt que d’imposer aux consommateurs ce qu’il voulait leur dire, il a plutôt choisi de leur demander ce qui les intéressait au sujet de l’alcool.  

Un acteur social reconnu   

Pour élargir l’expertise au sein de son conseil d’administration, il a fait place à des administrateurs issus de divers secteurs de la société qui n’ont aucun lien avec l’industrie de l’alcool ou l’État.  

Avec le temps, les médias, les gouvernements et les acteurs de la scène publique ont commencé à demander l’avis d’Éduc’alcool. Dès qu’il était question d’alcool, l’organisme était sollicité pour apporter sa contribution au débat social.   

C’est ainsi que les interventions et les représentations sur les politiques de l’alcool se sont multipliées, au point de devenir une référence et un intervenant majeur de la scène publique québécoise et canadienne, puis internationale.  

Le 1er octobre 2020, Éduc’alcool eu l’honneur de recevoir la médaille du lieutenant-gouverneur pour mérite exceptionnel. Cette marque de reconnaissance témoigne à elle seule de la contribution de l’organisme à l’éducation et à la sensibilisation de la population québécoise pour une consommation responsable d’alcool.   

Une éthique qui va plus loin que les lois   

Éduc’alcool a alors constaté de graves lacunes dans les lois et les règlements au pays et a invité ses membres issus de l’industrie à se donner un code d’éthique plus contraignant que la législation. Tous s’y sont rallié, y compris les restaurateurs et les propriétaires de bars. Le Conseil d’éthique de l’industrie québécoise des boissons alcooliques est né de cette initiative. Depuis 2006, il a profondément bouleversé les pratiques de communication, de promotion et de marketing de l’industrie.    

La création d’outils d’aide à la modération   

Dans un premier temps, la promotion de la modération était réalisée par la diffusion des niveaux de consommation d’alcool à faible risque. Puis, pour aller au-delà du « quoi » et répondre au « comment », Éduc’alcool s’est lancé dans la création et la diffusion de ses outils d’aide à la modération

Une rigueur scientifique et des portraits de la situation au Québec   

Par ailleurs, la présence, la rigueur et l’expertise du Conseil scientifique ont nourri dans les dernières années les réflexions sur les découvertes et les tendances en matière de consommation d’alcool. Leurs contributions ont notamment été précieuses lors de la création des publications scientifiques Alcool et santé.  

L’organisme a régulièrement sondé la population québécoise sur ses habitudes de consommation, par région, mais aussi dans des contextes particuliers comme celui de la pandémie de COVID-19. Cela non seulement afin que la population puisse avoir un regard frais sur sa réalité, mais aussi afin de pouvoir concentrer ses efforts sur des enjeux cruciaux et d’actualité.  

Sensibiliser et informer les plus jeunes   

Depuis plus de 25 ans, Éduc’alcool poursuit son travail de sensibilisation des jeunes à l’aide de campagnes étudiantes dans les cégeps et universités. Ces campagnes se poursuivent aujourd’hui dans plus de 70 établissements d’enseignements participants.    

Le programme À toi de juger, régulièrement mis à jour, offre des outils aux enseignantes et enseignants de la 5e et 6e primaire et du secondaire pour aborder la question de l’alcool avec les plus jeunes. Ce programme éducatif leur apprend entre autres à résister aux pressions sociales, à aiguiser leur esprit critique et à développer dans le futur une saine relation à l’alcool.  

À présent et pour la suite des choses  

Aujourd’hui, Éduc’alcool adopte une approche qualitative qui invite les Québécois et Québécoises à considérer dorénavant, bien plus que les recommandations générales, aussi et surtout leur situation personnelle et leurs habitudes en matière de consommation d’alcool. La population a plus que jamais accès à une foule d’information, de programmes et d’outils pour faire des choix éclairés et garder à l’esprit que la modération a bien meilleur goût.