Les effets de la consommation d’alcool sur la santé varient d’une personne à l’autre.

C’est pourquoi il n’est pas possible de formuler des recommandations s’appliquant en tout temps et à toute la population sans distinction puisqu’il existe une grande variabilité individuelle aux effets de l’alcool. Pour chacune et chacun d’entre nous, la génétique, le sexe (pour des raisons biologiques, hommes et femmes métabolisent l’alcool différemment), le poids, l’âge de même que les circonstances sont des variables importantes à prendre en considération.

La génétique[1]

Certains gènes – contenus dans des régions chromosomiques particulières – jouent un rôle important quant à la quantité d’alcool requise pour qu’une personne se sente ivre. Le risque de devenir dépendant à l’alcool est dû à des facteurs génétiques, et ce jusqu’à 50 %, comme le démontrent de récentes études scientifiques.

Réactions lentes à l’alcool. Les individus qui ont besoin de grandes quantités d’alcool pour obtenir des effets enivrants sont plus à risque de devenir alcoolique. Par conséquent, les hommes et les femmes qui ressentent peu les effets de l’alcool doivent être d’autant plus attentifs que les autres et s’abstenir de consommer sans retenue.

Réactions rapides à l’alcool. À l’inverse, certaines personnes se doivent d’être vigilantes pour les raisons opposées. En effet, il y a des gens qui réagissent plus vite que la moyenne aux effets de l’alcool. Ces consommateurs reconnaissent qu’ils sont intoxiqués et qu’ils ont perdu le contrôle de leur corps dans un intervalle de temps plus court que la moyenne.

Ces personnes ont souvent des membres de leur famille immédiate qui ont de graves problèmes d’alcool. Ainsi, les consommateurs d’alcool qui ressentent rapidement des effets enivrants doivent être plus prudents que les autres. Ils doivent consommer en deçà des directives proposées par Santé Canada afin d’éviter tout risque de bévue ou d’accident.

Le poids

Les directives proposées par Santé Canada s’adressent aux femmes et aux hommes de taille et de poids moyens. Nous savons par contre que l’alcoolémie d’une personne est fonction de la quantité d’alcool absorbée divisée par la quantité d’eau présente dans son corps. Par conséquent, moins le corps d’une personne contient d’eau, plus son taux d’alcool sera élevé.

Poids léger. Une mise en garde doit alors être formulée à l’égard des personnes dont le poids est inférieur à la moyenne et dont la quantité d’eau dans le corps est donc, elle aussi, inférieure à la moyenne. À quantités égales d’alcool consommées, les personnes de poids léger auront une concentration supérieure d’alcool dans le sang. Ainsi, celles-ci devraient être vigilantes et observer des directives de consommation à faible risque plus restrictives que celles énoncées par Santé Canada.

Personnes qui souffrent d’embonpoint. La même mise en garde doit être faite à l’égard des personnes dont le pourcentage de gras dans le corps est supérieur à la moyenne. En effet, entre deux personnes de même poids – l’une, musclée, et l’autre souffrant d’embonpoint –, la personne dont le pourcentage de gras dans le corps est élevé ressentira davantage les effets de l’alcool que la personne musclée, puisque les tissus graisseux ne contiennent pas beaucoup d’eau.

L’âge[2]

Les jeunes adultes. Les adolescents supportent moins bien l’alcool que les adultes. Ils sont souvent de poids inférieur et l’alcool qu’ils consomment se répand ainsi dans une plus petite quantité d’eau. En outre, les enzymes contribuant à l’élimination de l’alcool par le foie ne sont pas aussi nombreuses chez les jeunes que chez les adultes. De plus, le cerveau des adolescents est davantage exposé aux dégâts liés à l’alcool. D’après des travaux récents en neuroscience et en pédopsychiatrie, le développement du cerveau n’est vraiment achevé qu’à l’âge de 25 ans.

La consommation d’alcool compte donc plus d’effets délétères et comporte plus de risques chez les adolescents parce qu’elle inhibe la maturation de certaines parties du cerveau.

Les personnes âgées. Le vieillissement s’accompagne inévitablement de changements au niveau des reins, du foie, du système cardiovasculaire et du cerveau. Certains de ces changements rendent moins efficace le processus d’élimination d’alcool, alors que d’autres augmentent la sensibilité aux effets de l’alcool.

Les personnes âgées ont un ratio de gras plus élevé que la moyenne des adultes et une moins grande quantité d’eau dans leur organisme. Par conséquent, à quantités égales d’alcool consommées, les personnes âgées obtiennent une alcoolémie plus élevée que ce qui est observé chez leurs cadets.

En outre, à cause de leur plus grande vulnérabilité physiologique et du fait que plusieurs personnes âgées prennent des médicaments sur ordonnance, certains aînés devraient boire de l’alcool en-deçà des directives de Santé Canada proposées à la population en général.

Ainsi, il est inapproprié de consommer de l’alcool lorsque: 
  • on prend des médicaments qui interagissent avec l’alcool;
  • on prend des drogues légales ou illégales;
  • on a des problèmes de santé mentale ou physique;
  • on a des problèmes de dépendance à l’alcool;
  • on pratique des activités physiques dangereuses;
  • on est enceinte ou on tente de le devenir.
Et il est déconseillé de consommer de l’alcool quand :
  • on est stressé, fatigué ou affamé (lorsqu’on a l’estomac vide, l’absorption de l’alcool dans le sang est plus rapide.);
  • on a des décisions importantes à prendre;
  • on manœuvre un véhicule motorisé, de la machinerie, de l’équipement mécanique ou électrique;
  • on est responsable de la sécurité d’autres personnes.


[1]. Verhulst, B., Neale, M. C., & Kendler, K. S. (2015). The heritability of alcohol use disorders : A meta-analysis of twin and adoption studies. Psychological Medicine45(5), 1061‑1072. https://doi.org/10.1017/S0033291714002165

[2]. https://www.educalcool.qc.ca/wp-content/uploads/2022/09/CONSOMMATION_PRECOCE_ALCOOL_2023.pdf