Comme l’alcool contient du sucre, Éduc’alcool fait le point sur la relation entre l’alcool et le diabète dans cette publication scientifique, alors qu’un très grand nombre de Québécois est concerné par le sujet.

En effet, Diabète Québec estime qu’environ 900 000 Québécois souffrent de cette maladie, dont 250 000 n’en seraient même pas conscients.

Alcool et risques de développer le diabète

Les études démontrent que les personnes qui consomment de l’alcool de façon régulière et modérée bénéficient d’un risque amoindri de développer le diabète alors que l’abus d’alcool accroît nettement ce risque.

La consommation d’alcool interagit avec plusieurs facteurs de risque impliqués dans l’apparition du diabète.

Toutefois, les liens entre la consommation d’alcool et ces différents facteurs de risque diffèrent en fonction de la quantité et de la fréquence de la consommation.

Dans la publication L’alcool et le diabète, on traite des liens entre consommation d’alcool et risque de diabète en expliquant comment l’alcool peut agir sur différents processus régulant la glycémie. Par exemple, la consommation abusive d’alcool peut entraîner une inflammation aiguë ou chronique du pancréas, réduisant sa capacité à produire de l’insuline.

De façon générale, on retiendra que le risque d’être atteint de diabète varie en fonction des habitudes de consommation d’alcool.

Chez les populations occidentales, on associe une réduction du risque de développer le diabète à une consommation régulière et modérée, soit environ 2 verres standard par jour, 3-4 jours par semaine. Cependant, pour les femmes qui boivent plus de 3,7 verres par jour et pour les hommes qui consomment plus de 4,5 verres par jour, le risque devient alors nettement plus important que chez ceux qui n’ont jamais bu d’alcool.

D’ailleurs, ces limites supérieures ne sont pas à préconiser puisqu’à ce niveau, la consommation d’alcool augmente de façon importante le risque de développer des maladies autres que le diabète, notamment certains cancers et certaines maladies cardiovasculaires.

Consommation d’alcool chez les personnes atteintes de diabètes

Chez les personnes déjà atteintes de la maladie, la consommation excessive peut aussi entraîner des complications, tel un risque accru d’hypoglycémie, ou sur les plans cardiovasculaire, rénal et visuel.

C’est pourquoi il est recommandé aux personnes atteintes de s’assurer de remplir les trois critères suivants avant de boire de l’alcool :

  • Avoir une gestion du diabète qui permette d’atteindre des glycémies dans les cibles recommandées;
  • Ne pas avoir de problèmes de santé pour lesquels la consommation d’alcool serait contre-indiquée, comme les maladies du pancréas et l’hypertension mal contrôlée;
  • Savoir comment prévenir et traiter le taux de sucre inférieur à la normale.

Comme la prise d’alcool peut influencer le taux de sucre à la hausse (hyperglycémie) et à la baisse (hypoglycémie), il est important de surveiller de façon soutenue le taux de sucre lors de la consommation d’alcool. Il est aussi important d’avoir à portée de main les moyens utilisés habituellement pour prévenir ou traiter une hypoglycémie, comme des aliments sucrés ou des comprimés de glucose.

Chez les personnes atteintes du diabète de type 1, l’alcool peut avoir pour effet de diminuer le niveau de glycémie à court terme, jusqu’à 24 heures après le dernier verre, d’où l’importance de boire en mangeant un repas contenant des glucides. La prise d’une collation peut être nécessaire pour prévenir ou traiter une hypoglycémie en cas de consommation d’alcool.

De même, les personnes qui prennent des médicaments pouvant entraîner une hypoglycémie devraient toujours manger avant ou pendant leur consommation d’alcool.

D’autre part, la consommation d’alcool, même modérée, et l’hypoglycémie peuvent toutes deux avoir un impact négatif sur certaines fonctions cognitives, de même que sur le temps de réaction. Si ces deux effets sont présents, les conséquences sont d’autant plus considérables.

Ainsi, les personnes qui sont à risque d’hypoglycémie (prise d’insuline et de certains traitements oraux) et qui choisissent de boire doivent être conscientes :

  • du risque de confondre un symptôme d’hypoglycémie avec l’effet de l’alcool;
  • que des effets néfastes de l’hypoglycémie pourraient être exacerbés par l’alcool, affaiblissant certaines de leurs facultés de façon importante, même si ces personnes présentent des niveaux d’alcoolémie en dessous des limites autorisées pour la conduite d’une automobile.

Attention : toutes les boissons alcoolisées ne sont pas équivalentes sur le plan des quantités de glucides.

La glycémie à court terme peut être différemment affectée en fonction du type d’alcool consommé. Ainsi, un verre standard de bière régulière contient trois fois plus de glucides que le vin de table rouge et six fois plus que le vin de table blanc. Une hyperglycémie peut donc précéder le risque d’hypoglycémie et il faudra agir de façon très prudente pour corriger cette hyperglycémie le plus souvent transitoire. Généralement, on recommande de ne pas tenir compte des glucides contenus dans l’alcool pour calculer une dose d’insuline.

Si les spiritueux sous leur forme pure ne contiennent aucun glucide, il ne faut pas oublier que la quantité de glucides dans les cocktails à base de spiritueux dépend des boissons et ingrédients ajoutés (sucre, sirop, fruits, etc.) pour les fabriquer.

Outre les glucides, l’alcool contient aussi une quantité importante de calories. Étant donné l’importance du contrôle du poids dans le traitement du diabète de type 2, l’apport en calories des différentes boissons alcoolisées est un autre élément important à considérer.

À la lumière de ces connaissances scientifiques, il est préférable de ne boire de l’alcool qu’en mangeant des repas suffisamment riches en glucides. De plus, il serait pertinent de prendre connaissance de la quantité de glucides dans chacune des boissons alcoolisées consommées afin de permettre un meilleur contrôle de la glycémie. Ainsi, il appert clairement que même en matière de diabète, la modération a bien meilleur goût.

Pour plus d’information, consultez la publication L’alcool et le diabète.